Le business génialement immoral d’Airbnb

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Depuis sa création en 2008, le business d’Airbnb fait couler beaucoup d’encre. Ses chiffres actuels sont impressionnants, m

ais son succès reste fragile. La totalité du risque est portée par les utilisateurs et l’entreprise ne propose aucune innovation technologique.

Risque élevé pour les loueurs et les locataires

1,5 million d’annonces de location de logement par des particuliers réparties dans 34.000 villes et 192 pays apparaissent sur le site. Mais parmi ces loueurs, 85 % sont en illégalité en cachant à l’administration fiscale les revenus générés par leur activité. Une stratégie dangereuse avec le réveil des pouvoirs publics dans plusieurs localités.

En plus, les utilisateurs supportent à 100 % les risques, les conditions générales de la plateforme étant intégralement orientées dans ce sens. Aussi bien les locataires qui arrivent dans un logement non conforme que les « bailleurs », dont le bien est saccagé, ne peuvent se retourner contre elle. Et la prétendue assurance de 800.000 euros ne couvre dans la pratique que des cas assez rares.

Un modèle économique fragile

Quand on y regarde de près, l’essor d’Airbnb ne repose que sur l’engouement des personnes pour le complément de revenus « facile ». En effet, le site qui n’emploie que 28 salariés en France, son deuxième plus grand marché, n’offre aucun service spécifique.

La valorisation de 24 à 25 milliards de dollars qu’il annonce résulterait donc exclusivement de la commission comprise entre 6 et 12 % qu’elle prélève pour chaque transaction. Difficile dans ces conditions d’estimer sa réelle profitabilité.

Une chose est certaine : alors que l’entreprise se targue d’œuvrer pour l’économie collaborative, aucune action de partage n’est visible.

Le combat des municipalités contre Airbnb

L’essor de ce marché noir (à Paris, il concerne 33 % des offres) fait réagir les municipalités, en Europe comme aux États-Unis. Plusieurs villes américaines imposent ainsi la détention d’une licence d’exploitation professionnelle pour avoir le droit de faire louer son bien immobilier sur Airbnb.

À Barcelone, la municipalité lance des procédures contre le courtier pour avoir promu des hébergements absents du registre du Tourisme de Catalogne ou non respectueux des exigences légales.

Plus généralement, un durcissement du cadre législatif est à l’étude, même outre-Atlantique, pays d’origine d’Airbnb.

 

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